
Un cœur réparé, un corps à reconstruire
Quand tu passes sur la table pour 7 pontages coronariens, tu sais que ton retour au gym ne se fera pas avec une ceinture de lever olympique autour de la taille.
Tu sais aussi que t’as plus le droit de t’entraîner comme si ton corps était invincible.
La vraie game, maintenant, c’est la patience. L’écoute. Le respect.
Et une bonne dose d’humilité.
Je n’ai jamais arrêté d’aimer l’idée d’être fort.
Mais après l’opération, mon objectif a changé.
Je ne voulais plus simplement soulever lourd.
Je voulais rebâtir intelligemment, en gardant une seule promesse en tête : ne jamais trahir mon cœur.
Réapprendre à bouger
Les premières semaines, tout était lent.
Marcher quelques pas dans le couloir.
Respirer profondément sans avoir l’impression que mon sternum allait exploser.
Mes séances? De la marche, de la marche… et encore de la marche.
J’ai été encadré par l’équipe exceptionnelle de l’IUCPQ, avec un seul mot d’ordre : avancer. Un pas. Puis un autre. Puis quelques centaines de mètres.
Pas besoin d’aller vite. Il fallait juste y aller.
Mon plan pour revenir, un battement à la fois
J’ai structuré ma reprise autour de principes simples, mais non négociables :
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Écouter les signaux. Même les plus subtils. Un essoufflement, une fatigue étrange… je ne les ignorais plus.
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Progresser doucement. Pas de sprint vers la performance. Juste des pas vers la santé.
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Rebâtir mon cardio, à coups de kilomètres à pied, puis à la course, tranquillement.
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Revenir à la muscu, avec des charges modestes, mais avec un respect chirurgical de la forme et du volume.
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Suivre mon cœur. Littéralement. Avec les pros qui m’ont remis sur pied.
La force, maintenant, c’est l’équilibre
Je ne veux plus être juste fort.
Je veux être endurant, mobile, résilient.
Mes séances combinent maintenant cardio, force, fonctionnel — un entraînement hybride, au rythme de mon cœur réparé.
Résultat : un corps plus intelligent
Aujourd’hui, je suis revenu à un niveau d’entraînement qui me rend fier.
Pas parce que j’ai battu mes anciens records.
Parce que j’ai appris à respecter mon corps autant que je le pousse.
Parce que j’ai compris que la vraie force, c’est d’être capable de recommencer à zéro… et d’y croire quand même.
Pour ceux qui vivent une épreuve semblable
Je le dis souvent : chaque petit progrès est une victoire.
C’est pas juste un slogan. C’est la réalité du rétablissement.
Si tu passes à travers une chirurgie cardiaque ou un événement qui t’a ralenti :
Accroche-toi. Demande de l’aide. Respecte ton rythme.
Et surtout, garde en tête que ce n’est pas la vitesse qui compte, c’est la direction.
Aujourd’hui, je continue d’avancer.
Avec un cœur réparé.
Un corps en reconstruction.
Et une mission bien vivante : inspirer, prouver que c’est possible, et ne jamais oublier d’où je reviens.